LCP

Vincent Chassaing

Date de dernière modification de la page : 04/07/2004

 

Anatomie et physiologie

Le ligament croisé postérieur(LCP) est situé au milieu du genou (il fait partie du "pivot central"). Placé dans l'échancrure du fémur, véritable cavité au milieu du genou. Il est situé juste en arrière du ligament croisé antérieur (LCA). Ces deux ligaments sont "croisés" l'un par rapport à l'autre : lorsque le tibia effectue un mouvement de rotation en dedans, ils ont tendance à s'enrouler ensemble.

Le LCP est un ligament puissant, plus épais que le LCA. Sa structure est complexe : il est fait de deux faisceaux de fibres, antérieur et postérieur.

Comme tout ligament, le LCP stabilise l'articulation. Son rôle est de s’opposer au déplacement vers l’arrière du tibia par rapport au fémur. Il empêche ainsi un mouvement de "tiroir postérieur" du tibia. La présence des deux faisceaux de fibres permet de contrôler ce tiroir postérieur quelle que soit la flexion du genou.

LCP intact

LCPdéchiré

LCPdéchiré

LCPdéchiré

LCPdéchiré

LCPdéchiré

LCP déchiré :

tiroir postérieur

Rupture du LCP

La rupture du ligament croisé postérieur est rare. Elle est le résultat d’un traumatisme habituellement violent par choc direct antérieur au niveau de la jambe, parfois sportif, mais plus souvent par accident de la voie publique. Il peut en résulter des lésions associées en particulier des fractures du membre inférieur qui ne doivent pas faire méconnaître la rupture ligamentaire.

rupture vue en arthroscopie

 

Manifestations cliniques

Au stade aigu (dans les suites immédiates de l’accident) la rupture du ligament peut se manifester par des douleurs, un gonflement, une limitation de la mobilité. L’évolution se fait habituellement vers la disparition progressive de ces signes.

Plus tard, au stade chronique, la rupture du LCP peut être parfaitement bien tolérée, dans la vie courante, et même au cours des activités sportives, et n’entraîner aucune gêne particulière. Parfois elle est responsable de douleurs, et/ou d’une instabilité du genou. Ce risque d’instabilité est cependant beaucoup moins important qu’avec une rupture du ligament croisé antérieur.

 

Diagnostic

Le diagnostic est essentiellement clinique.

L’examen du genou retrouve en effet le « tiroir postérieur » qui permet d’affirmer la rupture du LCP. Cet examen est comparatif, le genou opposé servant de référence dans l'appréciation du déplacement vers l'arrière de la jambe

Les radiographies sont systématiques pour s’assurer de l’absence de fractures associés. Les radiographies avec poussée d’avant en arrière objectivent le tiroir postérieur confirmant ainsi la rupture du ligament et permettant de juger de son importance.

L’IRM donne une image de la rupture elle-même. Elle apporte également des informations sur l’état des ménisques.

Ainsi peut-on faire un diagnostic certain, sans avoir besoin de recourir à l'arthroscopie qui n’est pas nécessaire à ce stade.

 

 Traitement de la rupture du LCP

Au stade aigu, le traitement est le plus souvent fonctionnel, non chirurgical. Il repose essentiellement sur la recherche de la récupération musculaire, en particulier du quadriceps, grâce à la rééducation précoce.

Plus tard, au stade chronique, des séances de rééducation d’entretien peuvent être utiles.

 Place de la chirurgie

Une opération pour réparer le ligament croisé postérieur est rarement nécessaire :

- au stade aigu, une intervention chirurgicale est en effet réservée à des ruptures responsables d’emblée d’un tiroir postérieur très important.

- plus tard, la nécessité de cette réparation chirurgicale dépend uniquement d’une éventuelle instabilité ressentie par le blessé lui-même. Si celle-ci le gêne dans ses activités sportives ou dans la vie courante, la chirurgie peut alors être indiquée.

 Technique opératoire

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