SKI ET DOULEURS FEMORO-PATELLAIRES


Jérome Lemoine

Date de dernière modification de la page : 07/07/2005


Les douleurs de la région antérieure du genou ou syndrome fémoro-patellaire sont souvent très fortement exacerbées par la pratique du ski alpin.
La position genou en demi-flexion quadriceps contracté augmente fortement le travail de l'articulation fémoro-patellaire, d'autant que le ski est en général pratiqué de manière intensive pendant une courte période, sans préparation physique particulière.

Le ski peut être réalisé en prenant un certain nombre de précaution. L'idée fondamentale est d'adapter l'activité physique aux possibilités du genou, en cherchant à ménager celui-ci le plus possible dans l'optique d'une pratique optimale.
Un certain nombre de facteurs risquent d'aggraver la situation de façon insidieuse :


le matériel

Le matériel de ski doit être adapté au niveau du skieur et à la pathologie présentée par le genou. Chaussures et skis doivent être le plus légers possible afin d'éviter de surcharger inutilement l'articulation fémoro-patellaire. Les skis ne doivent pas être trop longs pour diminuer les efforts dans les virages. L'utilisation de skis paraboliques est recommandée. Le matériel récent obéit en général à ce cahier des charges. Les loueurs de matériel peuvent avoir une activité de conseils en ce sens.

le domaine skiable

Les douleurs rotuliennes sont aggravées par la marche dans les escaliers, d'autant que par rapport à la marche habituelle, lors de la pratique du ski, le poids représenté par la chaussure ainsi que le piétinement dans les files d'attente majorent le travail de la rotule.
Ceci est de plus en plus fréquent du fait de l'évolution actuelle des remontées mécaniques et de la mise en place de structures lourdes, telles que télécabines ou téléphériques, qui permettent d'avoir un débit plus important mais qui nécessitent des escaliers.
Le télésiège sur lequel on est assis avec les jambes pendantes est aussi un facteur de surcharge de l'articulation fémoro-patellaire.
Au contraire la remontée des pistes en téléski qui se pratique le genou en extension avec une beaucoup plus faible résistance présente beaucoup moins de risques.


le voyage et les conditions d'hébergement

Il ne faut pas oublier, dans une semaine de ski,la part non négligeable des conditions de voyage. En effet certaines formes de voyages favorisent l'apparition des douleurs. Une marche prolongée et la montée et la descente des escaliers du métro par exemple, associée au port d'une lourde valise ou d'un lourd sac, sont des facteurs aggravant ainsi que parfois l'installation dans un hôtel ou un appartement, ou il y aura là aussi des dénivelés et des escaliers.

les mesures préventives

Une courte préparation physique avec un travail adapté des quadriceps, des étirements, sont des mesures logiques à envisager avant un séjour au ski. Ce programme peut être conseillé par la consultation d'un médecin du sport. Celui-ci doit bien sûr être adapté à la pathologie présentée par le patient et ne pas créer de douleur.
Un traitement antalgiques et anti-inflammatoires préventif lors du séjour, le glaçage du genou en fin de journée sont des mesures adjuvantes utiles ainsi que le port d'une genouillère de centrage rotulien.

les cas particuliers : le ski de fond et le ski de randonnée

Le ski de fond obéit à des règles identiques. Le skatting est souvent douloureux en imposant une composante de torsion à l'articulation fémoro patellaire. Les fortes montées ou les montées prolongées sont à éviter.

Le ski de randonnée a une forte composante d'ascension en peau de phoque qui est aussi une activité à risque.

En conclusion, un syndrome rotulien n'est pas une contrindication la pratique du ski. Une pratique modérée adaptée et prudente est possible. Seule l'aggravation des douleurs doit faire suspendre l'activité..

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