L’ENTORSE DU GENOU : UN ACCIDENT TROP FRÉQUENT AU SKI
Date de dernière modification de la page : 04/07/2004 |
Quelques chiffres:Plus de 5 millions de français pratiquent chaque année le ski, ce qui correspond à 55 millions de journées skiées. On
déplore 135 000 accidents de sports d'hivers par an. Les
entorses du genou représentent plus de 1/3 des accidents (36 %). Lors
des entorses, dans un cas sur deux, on constate la rupture du ligament
croisé antérieur. Les
femmes âgées de plus de 25 ans, sont 3 fois plus fréquemment touchées
que les hommes. (Source : Médecin de montagne 1999/2000). |
Ces chiffres suscitent plusieurs questions:
Pourquoi l’entorse du genou en 1ère
place des accidents ? Ce phénomène est relativement récent. Dans les années 50/60, les fractures de jambes étaient beaucoup plus fréquentes. La modification des chaussures de ski a permis de reporter les forces en grande partie sur le genou. En effet, celles-ci ont une tige haute et rigide qui immobilise la cheville et transfère les forces de rotation lors d’un accident du genou. L’augmentation
de nombre de skieurs a favorisé les collisions et les raisons de chutes. L’amélioration de la qualité des pistes, a permis à des skieurs de niveau modeste d’atteindre des vitesses beaucoup plus élevées.
Pourquoi
les femmes sont-elles plus touchées que les hommes ? La
lésion du LCA représente 12 % de toutes les lésions, soit 16 000
ruptures chaque saison. Celles-ci représentent 20 % du total des lésions
chez la femme, contre 9,2 % chez l’homme. La proportion de lésions est
de 2 femmes pour 1 homme, alors que le comptage témoin au pied des pistes
montre une répartition de 35 % de skieuses pour 65 % d’hommes. A partir
de 25 ans, les femmes sont 3 fois plus souvent victimes de rupture du
croisé que les hommes. Cette
lésion est particulièrement fréquente chez les débutantes. Pour
expliquer cette plus grande fréquence, plusieurs raisons peuvent être
invoquées : -
Anatomiquement, la femme présente plus volontiers des membres inférieurs
en valgus ( c’est à dire en X) qu’en
varus qui est l’apanage des hommes (genoux arqués). -
La souplesse ligamentaire (hyperlaxité) est plus fréquente chez les
femmes. -
La protection articulaire par des muscles puissants et entraînés est
moins bonne chez les femmes.
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La préparation physique On
conçoit facilement qu’il est difficile pour un organisme de pouvoir de
manière quasi instantanée, passer d’1 ou 2 heures de sport par semaine
à un rythme de 4 ou 6 heures par jour, sachant que les conditions
climatiques sont souvent bien éloignées des sports pratiqués tout au
long de l’année. Pour
améliorer l’adaptation à cette activité sportive plus intense, il
faut accepter de préparer ses muscles et ses articulations. Pour
ce faire, il est conseillé d’effectuer un entraînement spécifique de
deux mois avant le départ pour les sports d’hiver. Pour atteindre ce
but les moyens ne manquent pas. -
Dans la vie courante, il faut privilégier la marche à pied, la montée
des escaliers -
Certains sports facilitent une bonne adaptation, à la fois cardio
respiratoire et sur le plan ostéo articulaire : course à pied, 2 x
/semaine au minimum 30 mn, natation dans les mêmes proportions. Le
vélo est tout particulièrement recommandé car il permet de développer
les membres inférieurs, de travailler l’équilibre, la vigilance.
La natation est un bon sport à la fois de détente et de développement
de la fonction respiratoire. L’utilisation de palmes, si elle est
autorisée, améliore le renforcement musculaire. -
Certains exercices sont particulièrement recommandés pour la
préparation au ski : corde à sauter, exercice de la chaise, sauts
avant arrière ou latéraux, sur une jambe ou deux jambes, pieds écartés
ou joints. |
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La prévention technique Le
matériel joue un rôle essentiel dans la prévention des accidents et les
professionnels du ski notent que dans 50 % des cas les fixations de ski
sont mal réglées. -
Le réglage est trop faible et c’est la chute par déclenchement
intempestif des fixations -
Le réglage est trop fort et c’est l’absence de déclenchement lors d’une
chute. Ce
dernier phénomène est le plus fréquent. Une enquête des médecins de
montagne, effectuant en 98 avec la collaboration de SALOMON, a montré que
82 % des skieurs victimes d’une entorse du genou, n’ont pas
déchaussé lors de l’accident. Des
normes ont été définies par les professionnels, qui tiennent compte du
poids, de la pointure, du niveau de ski et désormais du sexe du skieur. Un
logo affiché chez les loueurs permet de reconnaître le professionnel qui
respecte ces normes. L’utilisation
de skis courts, en diminuant le bras de levier, semble être un facteur de
prévention des accidents du genou. L’apprentissage
d’une bonne technique, qui permet de maîtriser sa vitesse, est là
encore un facteur utile de prévention. La fréquentation de plus en plus importante des pistes, doit pousser le skieur à respecter les consignes de sécurité : priorité, stationnement, pour éviter les collisions. |
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L’adaptation à la montagne Pour
le citadin qui profite le plus souvent d’une semaine par an de la
montagne, le temps d’adaptation à ces nouvelles donnes est très court. L’air
sec de la montagne favorise la déshydratation. Il faut donc ne pas
hésiter à boire régulièrement en évitant bien sûr les boissons
alcoolisées. Pour
lutter contre le froid, l’habillement doit être adapté, en particulier
en haute altitude où les variations de température sont parfois très
rapides. La
lisibilité des pistes et du relief, doit toujours rester optimum, et pour
ce faire, des lunettes ou des masques adaptés à l’éclairage, sont un
facteur de prévention essentiel pour éviter les chutes. L ‘absence
de visibilité notamment lors du brouillard ou des chutes de neige,
multiplie considérablement les risques. |
Cette page a été réalisée avec les références suivantes:
- prévention
CANAM : http://www.cnamts.fr/ass/prev/somprev.htm |