Date de dernière modification de la page : 11/01/2006
Les prothèses du genou se répartissent en trois grands groupes :
- les prothèses partielles, unicompartimentales (demi prothèses)
- les prothèses totales, à glissement,
- les prothèses contraintes, ou prothèses charnières.
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La prothèse du genou est née dans les années soixante avec
l’apparition de la prothèse charnière métallique cimentée,
bien éloignée de la physiologie du genou qu’elle réduisait
à un simple mouvement de flexion-extension. Une longue évolution,
parsemée de nombreux échecs et complications, est à l’origine
de la mauvaise réputation qu’a pu avoir la prothèse du genou,
et de la méfiance des médecins à faire opérer leurs
patients. L’expérience a permis de progresser et d’aboutir aux prothèses
actuelles ; la notion d’économie du capital osseux a conduit à
des dessins de prothèses entraînant moins de résection osseuse
en se limitant au « resurfaçage» du compartiment arthrosique.
Les prothèses partielles, unicompartimentales
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Mise en place d'une
prothèse unicompartimentale interne
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prothèse genou
Les prothèses totales
Les prothèses totales ont bénéficié
d’une meilleure connaissance de la physiologie du genou, en particulier des
notions de roulement, glissement, et de rotation tibiale : les prothèses
à charnières ont été abandonnées au profit
de prothèses totales à glissement,
apparues au début des années 70, respectant davantage l’anatomie
du genou et en particulier son appareil ligamentaire.
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Mise en place
d'une prothèse totale à glissement
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On
conçoit que de telles prothèses, qui reproduisent l’anatomie en
s’adaptant ainsi sur chaque extrémité osseuse articulaire, nécessitent,
comme un genou normal, une stabilité ligamentaire
correcte : c’est impérativement le cas de la stabilité latérale
assurée par les ligaments latéraux dont l’intégrité
et le respect conditionnent la possibilité d’utilisation de ce type de
prothèse. En revanche le rôle des ligaments croisés reste
controversé : il semble pour la plupart des chirurgiens orthopédiques
que le ligament croisé antérieur puisse être supprimé
sans conséquence sur les résultats. Mais
le ligament croisé postérieur continue de soulever de nombreuses
polémiques, et les prothèses actuelles comportent des modèles
avec ou sans conservation du ligament croisé postérieur.
Ces
prothèses à glissement se sont multipliées, mais en restant
fidèles aux principes que nous venons de voir. Leur fixation peut se
faire avec du ciment qui reste très
peu abondant grâce à la précision de l’emboîtement
prothèse-os ; il existe également des prothèses sans ciment,
la repousse osseuse au contact des composants prothétiques bien ajustés
permettant une bonne fixation.
Une nouvelle amélioration de ces prothèses à glissement
a été apportée par l’apparition de prothèses rotatoires
(4) : elles
comportent l’interposition entre le composant prothétique fémoral
et tibial d’une pièce mobile en polyéthylène, que ce soit
une plate-forme rotatoire ou des patins mobiles jouant le rôle de ménisques
: le contact entre polyéthylène et métal est ainsi amélioré
diminuant le risque d’usure : ces prothèses sont en effet constituées
par une double articulation , d’une part entre la face inférieure du
polyéthylène , plane et le plateau tibial également plan,
et d’autre part entre sa face supérieure concave et le condyle prothétique
convexe. Il en résulte une liberté de mouvement, proche de la
physiologie, qui diminue certainement les contraintes au niveau des composants
prothétiques, et également au niveau de l’articulation fémoro-patellaire.
Technique de pose des prothèses
Quel
que soit le modèle de prothèse utilisé, il s’agit d’une
intervention dont la technique de pose (2)
difficile et minutieuse, doit impérativement satisfaire à toutes
ces exigences anatomiques et physiologiques : la précision des coupes
osseuses est très importante : elles permettent, nous l’avons vu, l’adaptation
prothétique à l’os ; elles conditionnent également l’axe
du membre inférieur : toute inclinaison latérale exagérée
de la section tibiale ou fémorale entraîne une déviation
en valgus ou varus du genou avec risque de détérioration ultérieure
de la prothèse. Cette notion d’axe du membre inférieur est en
particulier fondamentale pour les prothèses unicompartimentales : des
implants prothétiques trop épais risqueraient en effet de dégrader
le compartiment fémoro-tibial opposé en hypercorrigeant la déviation
initiale. Dans certaines gonarthroses évoluées il existe parfois
des usures osseuses évoluées avec de grosses pertes de substance
qui peuvent nécessiter une reconstruction osseuse sous la prothèse
pour lui apporter une bonne assise. On utilise habituellement les fragments
osseux récupérés lors de la préparation des autres
compartiments ; il est plus rare - c’est plutôt dans les cas de reprises
de prothèses - de faire appel à de l’os de banque (allogreffes).
Le respect de l’équilibre ligamentaire est fondamental pour les prothèses
à glissement : la quantité d’os réséqué doit
permettre de garder une tension ligamentaire globale correcte, en évitant
une excision insuffisante qui entraînerait une prothèse trop «
serrée » avec un risque de raideur ultérieure, ou au contraire
des coupes trop larges qui pourraient être à l’origine d’une instabilité
du genou prothésé. Il importe également de veiller à
la « balance ligamentaire », c’est à dire de préserver
l’équilibre entre la tension du ligament latéral interne et celle
du ligament latéral externe pour éviter toute laxité résiduelle.
On conçoit qu’il s’agit donc de techniques chirurgicales particulièrement
minutieuses, que facilite cependant un matériel ancillaire propre à
chaque type de prothèse qui guide les temps successifs de l’intervention
; mais l’expérience de l’opérateur reste bien évidemment
fondamentale dans ce type de chirurgie.
La chirurgie assistée par ordinateur
a fait récemment son apparition, et constitue une aide supplémentaire
à la mise en place de ces prothèses. Il ne s'agit pas du robot
qui ferait automatiquement des coupes osseuses à la place du chirurgien,
car cette technique n'est pas encore validée. Il s'agit de l'utilisation
de la navigation par ordinateur. Elle consiste
à matérialiser sur un écran, pendant l'opération,
la morphologie osseuse du patient et en particulier l'axe de son membre inférieur.
Elle permet ainsi de guider de façon précise le chirurgien dans
les différentes coupes osseuses qu'il doit effectuer. Cette assistance
informatique constitue une aide supplémentaire, mais ne peut en aucun
cas remplacer l'expérience du chirurgien :
La chirurgie mini-invasive est également
récente. Elle consiste à mettre en place la prothèse par
une plus petite incision avec des instruments adaptés. Elle a un avantage
esthétique, et permet d'espérer des suites plus rapides. Mais
elle a l'inconvénient de rendre plus difficile le bon positionnement
de la prothèse.
Ce
qui est important, c'est que la prothèse
soit bien mise, et non pas qu'elle ait été posée avec un
ordinateur, ou par une petite cicatrice !
Les prothèses charnières
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prothèse genou
Indications des différents modèles de prothèse
Tels
sont les différents types actuels de prothèses dont les indications respectives sont fonction, certes des habitudes
et des convictions des opérateurs, mais surtout de l’importance des lésions
qui motivent cette intervention. Le principe de base directeur est celui de
l’économie osseuse : mettre en place la prothèse qui nécessite
le moins de résection osseuse permet une intervention plus simple, et
surtout ménage l’avenir en laissant une possibilité de reprise
chirurgicale éventuelle dans des conditions techniques satisfaisantes.
L’arthrose limitée à un seul compartiment constitue une bonne
indication de prothèse unicompartimentale, à condition
que les autres compartiments soient intacts et que les ligaments soient en bon
état ; on s’adressera alors à une prothèse partielle, qu’elle
soit fémoro-tibial interne, fémoro-tibial externe ou fémoro-patellaire.
Si plusieurs compartiments sont lésés, qu’il s’agisse d’un aspect
radiologique, ou même d’une surprise opératoire alors qu’une prothèse
unicompartimentale était prévue, l’indication est celle d’une
prothèse à glissement, avec ou sans plateau mobile ; ces prothèses
ont des indications très fréquentes dans la mesure où leur
mise en place reste longtemps possible dans des arthroses très évoluées,
et également dans les reprises de prothèse, en utilisant si besoin
des techniques de restauration de la balance ligamentaire ou de reconstruction
osseuse. Comme on le voit, il reste très peu d’indications de prothèses
rotatoires à charnière, essentiellement représentées
par les déformations très importantes, les instabilités
majeures et les reprises difficiles de prothèses totales
prothèse du genou prothèse du genou prothèse du genou prothèse du genou prothèse du genou prothèse du genou Retour