Rupture du ligament croisé antérieur : comment en faire le diagnostic ?
Date de dernière modification de la page : 04/07/2004
Le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur ( LCA ) peut être évoqué dès l’accident. Il est habituellement affirmé par l’examen clinique. Les examens complémentaires ( radiographies, éventuellement IRM ) confirment, s’il en était besoin, ce diagnostic, et permettent surtout de faire le bilan du genou, en particulier sur le plan méniscal. Quant à l'arthroscopie elle est inutile pour le diagnostic.
La rupture du LCA est le plus souvent la conséquence d’une torsion violente du genou, survenant fréquemment au lors d’un accident sportif. Certains sports, comme le football, le ski (voir les statistiques des médecins de montagne), sont à l’origine de nombreuses ruptures du LCA, en raison du nombre élevé de pratiquants et en raison des mécanismes de torsion qu’ils peuvent entraîner. L’accident à skis est souvent assez caractéristique : la chute survient fréquemment à vitesse réduite, voire à l’arrêt : la torsion étant lente, la fixation des skis ne saute pas. Le blessé perçoit un craquement et une violente douleur au niveau de son genou. Il peut ressentir une sensation immédiate d’instabilité en cherchant à se remettre debout ou à repartir sur ses skis. Un gonflement survient souvent dans les heures qui suivent. De tels signes suffisent à faire évoquer le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur et doivent conduire à un examen médical. |
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Une torsion du genou, au foot, pied bloqué au sol par les crampons, peut entraîner une rupture du ligament croisé antérieur |
L’examen clinique confirme le diagnostic en retrouvant un signe essentiel : le tiroir antérieur du tibia par rapport au fémur, recherché sur un genou en légère flexion. C’est le signe de « Lachman » dont la présence permet d’affirmer le diagnostic de rupture du LCA. L’examen est complété par la vérification de l’état des autres ligaments du genou, en particulier des ligaments latéraux, interne et externe, dont l’atteinte associée n’est pas exceptionnelle.
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Le signe de lachman (tiroir antérieur du tibia par rapport au fémur) permet d'affirmer le diagnostic |
Cet examen clinique permet habituellement d’affirmer le diagnostic. Il peut cependant être difficile, en particulier si le genou est douloureux et le blessé contracté. Les examens complémentaires prennent alors toute leur valeur. |
Les radiographies standards complètent le bilan de ce genou traumatisé : elles sont indispensables pour éliminer une lésion osseuse (fracture). |
Les radiographies avec poussée en tiroir permettent d’affirmer l’existence d’un tiroir au niveau du genou traumatisé par rapport au genou sain, confirmant ainsi le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur. Ce tiroir radiologique différentiel a également un intérêt quantitatif en précisant l’importance de la laxité
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L’arthrographie, qui est une radiographie du genou avec injection intra-articulaire de liquide opaque aux rayons X, renseigne sur l’état des ménisques dont l’atteinte associée est possible.
L’IRM (Imagerie à Résonance Magnétique) est un examen plus récent, qui renseigne à la fois sur l’état osseux, ligamentaire et méniscal. Très utile, sa réalisation n’est toutefois pas systématique dans le cadre de ces ruptures du LCA.
En dehors d’un éventuel et rare blocage du genou d’origine méniscale, l'arthroscopie diagnostique n’est pas justifiée car le diagnostic de rupture du LCA peut être fait de façon formelle par l’examen clinique, aidé si besoin par les examens complémentaires.