L'Infiltration... ou le traitement diabolisé.

Date de dernière modification de la page : 04/07/2004

 

Avec les  antibiotiques, "l'infiltration de cortisone" fait partie des traitements les plus discutés, les plus controversés dans le grand public, et pourtant des plus utiles. C'est de ces produits que l'on entend dire: "ce n'est pas naturel", "j'y suis allergique" "c'est néfaste pour l'organisme" etc... cela vient probablement, et paradoxalement, de l'efficacité de ces  traitements. En effet, à leur arrivée, de nouvelle possibilités thérapeutiques se présentent. Le corps médical les maîtrisant encore mal, les dosages n'étant pas encore affinés, les indications non encore précisées, après l'engouement et l'espoir, arrivent les effets secondaires et néfastes, responsables de la mauvaise presse de ces traitements. Depuis 1951 que des produits dérivés de notre "cortisone naturelle" (qui circule dans notre corps), sont infiltrés localement dans les différentes parties de notre organisme, les produits ont été modifiés, et les indications ont surtout été bien précisées. Actuellement, les infiltrations font partie de l'arsenal thérapeutique, du rhumatologue, médecin du sport ou de médecine physique. Si les rares contre-indications sont respectées, les gestes techniques correctement exécutés, et surtout que l'indication de l'infiltration a été mûrement réfléchie, ce traitement donne d'excellent résultat en guérissant un bon nombre de pathologies de l'appareil locomoteur, et notamment au niveau du genou.

Cette page tente de répondre aux nombreuses questions que les patients se posent au sujet des infiltrations. Il faut tout d'abord différencier l'injection locale de produits "corticoïdes" (ayant des actions analogues à la cortisone) et le traitement cortisonique par voie générale au long cours parfois nécessaire dans certaines pathologies chroniques. Certes le corticoïde injecté localement passe dans la circulation, mais les doses sont minimes. Les risques et effets secondaires de la cortisone sont dépendants des doses administrées et de la durée du traitement. Un régime particulier doit être suivi en cas de traitement prolongé (peu de sel, beaucoup de protéines...), une infiltration ne demande aucun régime particulier.
Mécanisme d'action de l'infiltration:

Les actions biochimiques des corticoïdes sont extrêmement complexes. Pour simplifier, ils agissent à 4 niveaux.

1- Ils diminuent la perméabilité des vaisseaux et leur dilatation qui est très importante dans l'inflammation.

2- Les processus inflammatoires s'auto entretiennent en "appelant" (recrutant) toutes les cellules de l'inflammation (globules blancs, monocytes, macrophages...), les corticoïdes diminuent ce recrutement, stoppant l'emballement.

3- Le tissu extra cellulaire (matrice), dans lequel se trouve les cellules de certains tissus comme le cartilage, est endommagé par des substances que l'on trouve dans une articulation qui est le siège d'une inflammation (les cytokines), l'infiltration inhibe l'action de ces cytokines.

4- L'articulation qui est inflammatoire, a un système immunitaire anormalement hyper-actif en rapport avec une production locale excessive de lymphocytes, ce qui a pour conséquence d'augmenter les résorbsions tissulaires et l'inflammation, les dérivés de la cortisone diminuent ce phénomène.

Ce qu'il faut retenir de ces processus complexes, est que les réactions inflammatoires peuvent s'emballer, s'auto entretenir. Les réactions et phénomènes physico-chimiques 

 

L'infiltration est une arme thérapeutique très utile, à condition que ce soit un geste médical réfléchi. Elle doit faire partie d'une stratégie. L'injection de corticoïde ne peut se concevoir sans diagnostic, elle ne doit pas être faite "à l'aveugle".

Indications:

Modalités techniques:

Il existe un risque d'infection lors d'une infiltration, les études ont démontré que si certaines règles sont suivies, ce risque est infime.

Le matériel utilisé doit être stérile et à usage unique (Gants, compresses, seringue, aiguilles, produits, champs,...). L'opérateur doit mettre des gants stériles, l'emballage lui aussi stérile pouvant servir de champ à disposer sous le segment à infiltrer. La peau est désinfectée, à deux reprise avec un antiseptique puissant (alcool iodé ou Bétadine) avant l'infiltration proprement dite. Le point d'injection doit être comprimé avec une compresse stérile imbibée d'antiseptique.

Pour ne pas faire un catalogue ennuyeux des réponses aux idées reçues (vraies ou fausses) sur les infiltrations, nous avons décidé, de mentionner ce que nous entendons le plus souvent, pour lire la réponse à ces questions courantes, il suffit de cliquer dessus. Si vous avez d'autres questions concernant les infiltrations, tout lecteur peut nous l'adresser sur notre boîte aux lettres (infiltration), nous essaieront d'y répondre, ainsi, cette page évoluera...

Vrai ou faux

Une infiltration, cela fait mal.

L'infiltration endommage les cartilages.

L'infiltration fait grossir, il faut faire un régime.